Description du projet

En tant que boulanger, pâtissier ou commerçant de proximité, vous voyez de plus en plus de clients régler leurs achats avec des titres-restaurant. Bonne nouvelle : c’est un vrai levier de chiffre d’affaires… mais voici ce qu’il faut savoir pour les accepter en toute sécurité.

 

1️⃣ C’est quoi, un titre‑restaurant ?

Le titre‑restaurant est un moyen de paiement cofinancé par les employeurs et leurs salariés. Il peut être utilisé pour acheter des repas ou des denrées alimentaires. Plus de 5,5 millions de Français les utilisent chaque jour et c’est près de 10 milliards d’euros qui sont dépensés chaque année auprès des restaurateurs, commerçants de bouche et grandes surfaces.

Salariés : 75 % des salariés bénéficiaires ont changé leurs habitudes de pause déjeuner depuis 2019 (source : Viavoice, mars 2024).

Entreprises : 72 % des salariés bénéficiaires considèrent le titre-restaurant comme un critère important dans le choix de leur employeur (source : Viavoice, mars 2024).

 

2️⃣ Êtes‑vous autorisé à les accepter ?

Oui, si vous vendez des produits directement consommables (sandwichs, salades, viennoiseries, boissons, etc.). Vous devez être référencé comme **établissement habilité à la restauration rapide ou alimentaire**.

Pour encaisser ces titres, il faut être affilié auprès des émetteurs (Sodexo, Edenred, Swile, etc.) ou via votre solution de paiement électronique.

 

3️⃣ Quels produits sont éligibles ?

Les titres-restaurant servent à acheter :

  • 🥪 Repas prêts à consommer : sandwichs, quiches, pizzas, salades…
  • 🥐 Viennoiseries, pâtisseries, boissons à emporter
  • 🛒 Produits alimentaires de base (pain, riz, fruits, etc.)

❌ Ne sont pas autorisés : alcool, ou tout produit non alimentaire.

 

4️⃣ Plafond, jours et fonctionnement : ce qu’il faut savoir

  • Ce qu’il faut savoir côté employeur : proposer des titres-restaurant à ses salariés n’est pas une obligation. Un employeur peut opter pour une prime déjeuner par exemple. S’il les met en place, il doit financer entre 50 et 60 % de leur valeur, le reste étant à la charge du salarié. Cette part patronale est exonérée de charges sociales jusqu’à 7,26 € par titre (plafond 2025).
  • Côté usagés, les titres peuvent être utilisés du lundi au samedi, dans la limite de 25 € par jour. Certains dispositifs autorisent aussi leur utilisation le dimanche (sous conditions). Disponibles au format papier ou numérique (carte/app), ils seront entièrement dématérialisés d’ici mars 2027.

 

5️⃣ Les changements à venir : réforme 2025

Le gouvernement a lancé un chantier de réforme pour adapter les titres-restaurant aux nouveaux usages. Plusieurs mesures clés devraient entrer en vigueur entre 2025 et 2027 :

✅ Ce que la réforme va changer :

  • Dématérialisation intégrale d’ici mars 2027 : les tickets papier disparaîtront, remplacés par des cartes ou apps. Objectif : simplifier l’usage, sécuriser les paiements et réduire les coûts de gestion pour les commerçants.
  • Usage le dimanche et en France entière : fin de la limitation géographique aux départements limitrophes, les titres pourront être utilisés tous les jours, y compris dimanche (hors jours fériés).
  • Validité limitée à un millésime : les titres seront utilisables seulement durant l’année civile, sans prolongation après décembre, plus d’encours non consommés.
  • Maintien des achats en supermarchés : la possibilité de payer des produits alimentaires (pâtes, riz…) avec les titres reste possible au moins jusqu’à fin 2026, et pourrait être stabilisée au-delà.
  • Transparence sur les commissions : la réforme interdit les remises de fin d’année des émetteurs à destination des entreprises, puis introduira une charte de transparence des frais prélevés, sans atteindre un plafonnement strict pour l’instant.
  • Solidarité renforcée : récupération des titres inutilisés pour alimenter un fonds d’aide alimentaire, et intégration d’un espace “dons associatifs” dans les applications.
  • Nouvelle gouvernance : refonte de l’organisation : suppression de la CNTR, création d’un GIE, simplification de l’agrément des émetteurs sous supervision de la Banque de France.

⏳ Concrètement : attendez-vous à plus de digitalisation, plus de souplesse pour vos salariés (utilisation partout, y compris le dimanche), mais aussi à un encadrement renforcé des coûts du dispositif.

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6️⃣ Faut-il les accepter ? Avantages et conseils

Accepter les titres-restaurant, c’est :

  • ✅ Attirer une clientèle fidèle et régulière, notamment sur la pause déjeuner
  • ✅ Augmenter le panier moyen (utilisation complète du plafond)
  • ✅ Valoriser votre commerce comme lieu de consommation rapide ou de proximité

💡 Conseil ABC : Affichez clairement l’acceptation des titres (logo visible, rappel du plafond), formez votre équipe, et anticipez la bascule numérique (lecteurs compatibles, QR code, etc.).

 

✅ En résumé

Les titres-restaurant ne sont pas réservés qu’aux restaurants. Boulangeries, pâtisseries, snacks et commerces de proximité ont tout intérêt à les accepter. C’est un moyen efficace de fidéliser, d’augmenter la fréquentation et de s’adapter aux habitudes actuelles des consommateurs.

Envie d’allez plus loin, retrouvez notre fiche outil pour la mise en place des titres-restaurant dans votre établissement ici.

Source : economie.gouv.fr; freepik